Les transitions silencieuses
Dernier rendez-vous avec le K2
Le 5 août 1994, une avalanche au K2 balaye Juanjo San Sebastián de la face nord de la “Montagne des montagnes” et le dépose au bord d’un précipice de séracs. Elle épargne Atxo, son ami basque, mais elle l’abandonne aux démons de la “zone de la mort”. Malgré son expérience, sa lucidité et sa détermination, Juanjo ne parviendra pas à le sauver.
Dévidant délicatement le fil rompu ce 5 août, Juanjo retisse la généalogie d’une amitié de montagne dans laquelle se trament des histoires d’enfants, de jeunesse et de politique, ainsi que les évolutions du grand alpinisme. Du Pays basque à l’Espagne en passant par les Pyrénées, des Alpes à l’Himalaya en passant par la Cordillère andine, de boucles de vie qui se referment puis se rouvrent, apparaissent peu à peu les motifs qui ornent cette vie de grimpeur : la perte, l’amitié, l’ordre des choses, la fuite, l’équilibre des contraires, l’inversion de perspective et le goût de l’air raréfié des très hautes altitudes. À haute voix, il consume l’espace et la vie.
Avec Juanjo, on a le pied au bord du vide mais on sait que « le monde est toujours devant soi ».
Un des grands succès de littérature de montagne de ces dernières années.
Traduit de l’espagnol par Mathilde Cheix et Anne Maupas Boucault
Juanjo San Sebastián
204 pages